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La croisière de BEING HAPPY! de Jean-François LEPETIT
17 novembre 2011

DJIFFER

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Djiffer

Pour entrer dans le Sine Saloum, qui coulait autrefois le long d’une étroite et interminable bande de terre, il fallait naviguer longtemps vers le Sud et remonter ensuite vers Djiffer pendant des milles. Il y a douze ans, une violente tempête a ouvert une grande brèche dans la côte en bordure de ce village. Cette passe ne figure pas encore sur les cartes, mais elle permet d’éviter un long détour. Le passage est balisé vers la mer, mais on éprouve quelques sueurs froides à naviguer, d’après la carte, sur la terre, et à lire sur le sondeur des profondeurs d’un mètre en pleine

 

Près de cette nouvelle entrée du Sine Saloum, Djiffer est un village de pêcheurs. Des cases en agglos ou en terre battue recouvertes de feuilles séchées, ou d’une plaque de tôle. Ni eau ni électricité. Des abris sommaires, tournant le dos à la mer et au vent  où la chaleur doit être suffocante. La misère est terrifiante. Une centaine de pirogues bordent la plage, toutes montées sur le sable par une quarantaine de bras en roulant cette masse de planches brutes sur un grossier billot de bois.

 

Les femmes vident les petits poissons pêchés et décortiquent les coquillages. Elles les mettent à sécher sur des claies de feuilles au soleil, à un mètre du sol. Poissons et coquillages, des escargots de mer,  sèchent et pourrissent quelques semaines. Ils servent ensuite de condiments dans les sauces et le riz. L’épice a du goût. La puanteur est intolérable. Des tonnes de coquilles rouges s’amoncellent sur le rivage.

 

Au Nord de Djiffer, nous visitons les salières.

 

Sur les terres en bordure de mer, la nappe phréatique est envahie par l’eau de mer. Tout habitant légitime des villages avoisinant la côte a droit à un trou à sel. Il peut alors creuser  un fosse circulaire de quelques mètres  jusqu’à atteindre la profondeur nécessaire à l’apparition de l’eau salée. Reste au soleil à faire son travail. Le moment venu, l’homme envoie ses femmes  racler le sol de la fosse à mains nues et entasser le sel sur le bord du trou. On bâche le monticule pour éviter les poussières et l’on attend un acheteur qui vient généralement d’un pays voisin, la Guinée le plus souvent.

 

Non loin de là, dans la savane, un homme guide le soc d‘une charrue tirée par un cheval fatigué. Le fer gratte la surface du sol sec, déracinant au passage de petits buissons. Derrière lui, un gamin secoue la plante arrachée et fait apparaître les racines et leurs tubercules. Ainsi récolte-on l’arachide et les cacahuètes de nos apéritifs. Première et seule vraie production du Sénégal, je veux espérer qu’ailleurs la culture de cette plante est plus industrialisée qu’à Djiffer.

 

BEING HAPPY! dans le Sine Saloum, devqnt Djiffer

le 17 novembre

 

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